Compte tenu des difficultés qui lui sont reconnues, le système carcéral français a besoin de renouveau et de changements. L’une des solutions possibles pourrait être l’installation de prisons ouvertes en France, comme le suggérait dès 2005 Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice. Comme nous l’avons vu précédemment, ces prisons ont fait leurs preuves dans de nombreux pays au sein desquels elles ont réellement favorisé la réintégration des délinquants et des criminels dans la société. Ce type de prison est majoritairement présent en Europe du Nord, comme par exemple en Suède, en Norvège, voire même en Allemagne. La France subit un certain retard pour ne pas avoir mis en place ce genre de prisons puisqu’il n’existe qu’une prison ouverte en France, celle de Casabianda en Corse. Après 65  ans d’existence, ce ne sont plus des expériences mais des exemples à suivre. Ceux-ci montrent que les caractéristiques et les avantages de la prison ouverte répondent réellement aux besoins du système carcéral actuel et que leur intégration en France est possible.

Le système des prisons ouvertes constitue assurément la solution la plus pertinente aujourd’hui grâce notamment à trois avantages essentiels. Tout d’abord, sa gestion coûte moins cher à l’Etat et est bien plus rentable de part la mise en place d’emplois pour ces détenus. Ensuite, les taux de récidive et de suicide y sont extrêmement bas grâce aux bonnes conditions de vie et à l’accès à des emplois payés. Enfin, les études sur le sujet démontrent que ces détenus s’insèrent mieux dans la société à l’issue de  leur peine grâce aux activités et emplois proposées au sein des prisons ouvertes.

Cependant, il existe des inconvénients à la mise en place de telles prisons. Ainsi, une prison ouverte nécessite un grand espace pour un nombre cependant limité de prisonniers qui est bien inférieur à celui d’une prison traditionnelle moyenne. En outre, elle ne peut accueillir tous les types de détenus et opère une sélection exigeante pour écarter les individus incompatibles avec les conditions de vie proposées. Aussi, pour qu’un système pénitencier ouvert puisse exister, il est nécessaire de maintenir des centres carcéraux classiques, autrement dit coupés du monde extérieur.
Enfin, il faudra un certain temps pour que la population française accepte leur mise en oeuvre puisque ce système est inconnu de la plupart des citoyens, pour lesquels une prison est avant tout un endroit fermé et isolé du reste de la population. Purger une peine de prison signifie pour beaucoup une privation de liberté et un enfermement à titre punitif et pour contenir la dangerosité des criminels, quelque en soient les conséquences sur leur capacité de réinsertion future.

L’intégration des prisons ouvertes dans notre société française a déjà plus au moins avancé par l’obtention d’une libération conditionnelle, il se pourrait donc qu’en France les détenus finissent leur peine dans un « milieux ouvert ».  La question à se poser est à quand ce changement pour rattraper le retard sur les autres pays européen ayant adopté ce système.