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AVANTAGES ET INCONVENIENTS                  

Ce modèle d’établissement pénitentiaire que constitue les prisons ouvertes fut le premier sujet d’étude du Congrès des Nations Unies en matière de prévention du crime et de traitement des délinquants.
Depuis, de nombreux pays ont en partie utilisé ce modèle dans leurs systèmes pénitentiaires. Même si la France a connu plusieurs expériences concernant ces prisons, elle ne possède aujourd’hui qu’un seul établissement correspondant à cette définition.
Pourtant, ces prisons répondent complètement aux problèmes rencontrés dans les prisons classiques en termes de :

 

     - Efficacité,
     - Modernité,
     - Economie de moyens,
     - Respect des droits fondamentaux de l’homme,
     - Intégration territoriale,
     - Lutte contre la surpopulation carcérale.

 

Le système de prison ouverte est une approche différente des systèmes carcéraux ordinaires. Ce système présente de nombreux avantages qui pourraient remettre en question l’efficacité des prisons fermées, mais comporte également quelques inconvénients détaillés ci-après.

 

Préparer à la réhabilitation
 

Le gros avantage de ce système est le fait qu’il prépare mieux les détenus à la réhabilitation au sein de la société, et à leur vie future sans surveillants ni caméras branchées 24h/24. Les prisons bénéficient de programmes d'aide pour sortir leurs détenus de leurs problèmes d'alcoolisme ou de toxicomanie. Ces derniers peuvent participer à des activités sportives et récréatives telles que partir pêcher, faire du camping, ... et surtout travailler (en tant que magasinier, jardinier...) pour un salaire de 7 euros de l'heure. Gestion des horaires, respect de la hiérarchie, sens de la camaraderie, prise de responsabilités, leur quotidien n’est pas celui d'hommes libres, mais s’en rapproche suffisamment pour leur ouvrir une deuxième porte, celle de la réinsertion, réinsertion nécessairement difficile pour quelqu’un qui a arrêté d’évoluer au sein de la société. Cela n'a effectivement aucun sens pour un détenu de rester dans une prison fermée pour plusieurs années, puis de retourner subitement à la vie civile. Cela serait un choc trop important pour le prisonnier, qui pourrait même le traumatiser et le pousser à recommencer ses crimes ou délits, afin de retourner dans sa prison, où il peut être éloigné de l’extérieur et se sentir ainsi paradoxalement en sécurité. 

Aucune évasion / Aucun suicide

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas d’évasion dans ces prisons ouvertes. Les détenus possèdent une large liberté de mouvement et «une confiance réciproque» est instaurée entre eux et l’administration pénitentiaire. La responsabilisation du détenu à travers le travail lui est bénéfique. Il ne reste pas 22h sur 24 enfermé dans sa cellule ; il a des horaires, du travail à fournir ce qui facilite par la suite sa réinsertion sociale et professionnelle. Ne pas respecter le "contrat" signifierait le renvoi immédiat en prison classique.

 

Aucun acte de suicide n’a été comptabilisé au sein de la maison d’arrêt corse à ce jour, depuis 60 ans, alors qu’en prison classique, la France serait le pays avec le taux de suicide en prison le plus important en Europe. En effet, les détenus ressentent moins l’angoisse de l’enfermement cellulaire dans une prison ouverte.

Plus d’économies

Ce système peut se révéler plus économique. A l'heure actuelle, la France verse environ 2,4 milliards d'euros chaque année pour ses prisons. Le coût journalier total d'un détenu (en termes d'alimentation, d'entretien, de personnel) se situe entre 90 et 120 euros en fonction de l'établissement pénitentiaire. La facture pourrait considérablement diminuer grâce aux prisons ouvertes. En effet, il n’y aurait plus besoin d'ériger tous les moyens de sécurité habituels liés à l’enfermement (barreaux, barbelés, etc), ce qui serait autant d’euros gagnés sur la note finale. De plus, les prisons ouvertes demandent bien moins d'investissements à l’Etat, diminuant le coût par individu, vue la réduction importante des besoins en personnel et en systèmes de sécurité.


En Suisse, par exemple, alors qu'un détenu traditionnel coûte 300 francs suisses (211 euros), il ne coûte plus que 100 francs suisses (70 euros) lorsqu'il est incarcéré dans une prison ouverte, ce qui prouve qu'il y aurait nécessairement des gains financiers suite à une potentielle implantation d'autres prisons ouvertes en France.

MOINS DE RECIDIVE

Après avoir séjourné dans une prison ouverte et une fois dehors, les détenus sont statistiquement moins disposés à récidiver : le taux chute à 16% pour les pays scandinaves contre 66% aux Etats-Unis.

 

Aujourd'hui, suite à la mise en place d’un régime carcéral ouvert, et donc grâce à la réduction du temps d'emprisonnement et aux peines alternatives, la Finlande a réduit de deux tiers sa population dans les prisons, sans influencer négativement la courbe de criminalité du pays.

Une trop grande liberté ?

Dans ces prisons, il n’y a ni uniforme, ni porte, ni serrure : c’est une prison ouverte. Il n'y a pas de garde à la porte et les visiteurs ne sont pas fouillés lorsqu'ils entrent. Dans les prisons ouvertes, le but n’est pas de punir mais de préparer à la future vie des prisonniers. Les détenus peuvent donc travailler quotidiennement. Ils gagnent environ 7,40 euros de l’heure. Ils ont également leurs habitudes, comme n’importe quelle personne ; ils ont des téléphones portables, font leurs courses en ville et obtiennent trois jours de vacances tous les deux mois. Ils peuvent étudier afin d’avoir un diplôme universitaire en ville au lieu de travailler, et recevront une subvention pour leur formation. Parfois, ils partent en séjour surveillé de camping ou de pêche. De plus, la plupart des détenus d’une prison ouverte bénéficient régulièrement d’une sortie tous les trois week-ends. Bien qu'ils paient un loyer à la prison, n’importe quel détenu souhaiterait purger sa peine de prison dans ce type d'établissement.​

Une prison similaire à un simple hôtel

Dans ces prisons, chaque prisonnier possède sa propre chambre. Il peut la décorer comme il veut. Il n’est pas rare de voir un frigo, un home cinéma, une machine à café ou encore une PlayStation. La télévision est offerte par la prison également. Les prisons ouvertes disposent de salles de musculation, de terrains de sport, ou même de piscines. Les loisirs pratiqués par les détenus peuvent être partagés avec les gardes, sans aucune forme de distinction. Ces gardes, qui sont sensés assurer la sécurité ne portent aucune arme. Ils n’ont que de simples téléphones sur eux. Les détenus ont de nombreuses armes blanches à leurs disposition (couteaux de cuisine, cutters, haches, couteaux suisses, etc.) qu’ils pourraient retourner contre leurs geôliers. De plus, il n’y a aucun système de sécurité contre les évasions, les portes ne sont pas conçues pour empêcher les détenus de s’enfuir. S’échapper d’une prison ouverte est chose aisée, mais cela n’arrive presque jamais.

Trop de contacts ?

Les prisons ouvertes laissent énormément de libertés et d’avantages aux prisonniers. Les détenus peuvent accueillir leurs familles tous les weekends. Les détenus développent donc facilement des relations plus personnelles que dans une prison traditionnelle. Tout est fait pour préserver et encourager les relations familiales durant la durée de la peine. Les gardes nouent des liens avec les détenus grâce à ce système carcéral ouvert. De nombreux gardes s’engagent dans des programmes de soutien post-prison durant lesquels ils suivent certains détenus les années qui suivent leur libération, tels des grands frères.​

Il faut retenir de ce système carcéral le travail, la confiance et l’importance des liens positifs avec le milieu socio-économique. Ces prisons mettent en avant la récompense des efforts, et l’absence d’attitudes nuisibles. Il faut également noter la place importante occupée par l’éducation dans toutes les acceptations du terme : formation académique et éducation sociale. Le système carcéral a institutionnalisé l’usage des prisons ouvertes, les faisant passer du statut d’expérience à celui de composante à part entière d’un système pénitentiaire, en faisant de ces prisons un modèle original de régime de détention. Grâce à cette expérience, nous savons que c’est par une discipline qui s’appuie «non pas sur la force mais sur un traitement moral» qu’un prisonnier peut, au bout du compte, redevenir citoyen.

Les détenus ont un pied dans la prison et un pied dehors. Il reste à les accompagner pour qu’ils marchent désormais dans le bon chemin.

© 2016 Crée par Sensey Noé - Poinsenet Esther - Weingarten Gauthier

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